Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Eloge de l'Art par Alain Truong
10 mars 2009

"Trois maîtres du dessin : Philippe de Champaigne, Jean-Baptiste de Champaigne, Nicolas de Plattemontagne ( 1625-1706)

1

Portrait de Charlotte Duchesne, Philippe de Champaigne. Pierre noire, craie blanche, quelques touches de sanguine sur papier beige, vers 1635-1638, 22,2 x 19,7 cm © The Metropolitan Museum of Art, dist. Rmn/ Image of the MMA

Artiste majeur du règne de Louis XIII, Philippe de Champaigne, né à Bruxelles en 1602, est resté dans les mémoires comme le peintre de Port-Royal. C’est à lui que la Mère Angélique commande les peintures des abbayes de Paris et des Champs vers 1648. Sa fille Catherine y prend le voile, et lorsque paralysée depuis des mois, elle y guérit miraculeusement en 1662, l’artiste peint son chef-d’oeuvre (l’Ex-Voto, aujourd’hui au musée du Louvre) pour la communauté des religieuses.

Le musée de Port-Royal a déjà présenté, en 1957 et en 1995, les oeuvres peintes pour Port-Royal. Dans l’exposition monographique qui s’est tenue à Lille et à Genève en 2007-2008, seules les peintures étaient montrées. Les dessins de Philippe de Champaigne n’ont encore jamais fait l’objet d’une exposition.

Il reste aujourd’hui assez peu de dessins de la main de l’artiste – un peu plus d’une cinquantaine clairement identifiée. Pour la plupart, il s’agit de dessins préparatoires pour ses peintures. Pour l’artiste, le dessin semble plutôt être un moyen, et non une fin en soi. Pourtant dans ces portraits, comme celui de sa femme, Charlotte Duchesne, (New York, Metropolitan Museum of Art), il parvient à suggérer la même présence forte que dans ses oeuvres peintes les plus accomplies.

L’exposition révèle aussi en Champaigne un étonnant paysagiste. Au cours d’un séjour qu’il fait en vallée de Chevreuse en 1654, il réalise une Vue de Port-Royal des Champs (Ecole nationale supérieure des beaux-arts), une des rares représentations du XVIIe siècle qui nous soit parvenue de l’abbaye détruite en 1711. Dans ces paysages, dont la précise exactitude laisse entrevoir son plaisir à les dessiner, il renoue avec la leçon de ses maîtres flamands.

Au sein d’un atelier réuni autour de lui, l’artiste a su s’appuyer sur des élèves qu’il a formés et dont on a, encore aujourd’hui, des difficultés à distinguer les oeuvres respectives.

Bernard Dorival, fondateur du musée de Port-Royal, et premier grand spécialiste de Philippe de Champaigne, avait déjà commencé à étudier ses dessins. Dans l’exposition qu’il a consacrée à Champaigne à l’Orangerie en 1952, il a présenté six dessins de Philippe de Champaigne et de ses deux plus proches collaborateurs, son neveu Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681) et Nicolas de Plattemontagne (1631-1706). L’exposition A l’école de Philippe de Champaigne, présentée au musée d’Evreux en 2007, a été l’occasion de redécouvrir l’art de ces deux artistes et permit d’individualiser leurs manières.

L’exposition du musée de Port-Royal, qui réunit soixante-dix dessins de Philippe de Champaigne et de ses deux élèves parmi les plus accomplis, Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681), son neveu et Nicolas de Plattemontagne (1631-1706) se propose d’approfondir la question du dessin jamais complètement traitée en présentant un certain nombre de feuilles inédites et en avançant de nouvelles attributions.

Parallèlement, la publication du catalogue raisonné qui étudie deux cent sept dessins de ces trois artistes permet aujourd’hui de mieux comprendre l’art de ces Trois maîtres du dessin et de rendre à chacun la place qu’il mérite.

25 mars -29 juin 2009. Musée national de Port-Royal des Champs

c

Etude d’un Enfant porté sur un bras, étude d’une main masculine, Philippe de Champaigne. Pierre noire, rehauts de blanc sur
papier beige 18,7 x 28 cm, 1648. The British Museum, Londres © The British Museum, Londres, dist. RMN/ The Trustees of the British Museum

crane_de_

Moïse présentant les Tables de la LoiPhilippe de Champaigne. Pierre noire sur papier beige contrecollé, vers 1650-1660, 42,6 x 29,5 cm. Musée du Louvre, département des Arts graphiques, Paris © Rmn/ Thierry Le Mage

d5157373l

La Vision de saint Bruno, Philippe de Champaigne. Pierre noire et lavis d’encre de Chine sur deux feuilles de papier beige contrecollées sur une doublure en carton, 1655, 64,7 x 46,3 cm. Petit Palais, musée des Beaux arts de la ville de Paris © Petit Palais/Roger-Viollet

d5171248l

Portrait de Jean-Baptiste de Champaigne et de Geneviève Jehan, Jean-Baptiste de Champaigne. Pierre noire, sanguine sur papier beige, 1678, 22,5 x 16,5 cm. Staatlische Kunsthalle Karlsruhe, Allemagne © Staalische Kunsthalle Karlsruhe 2008 /photo A.Fischer/H.Kohler

d5171272l

Etude pour un ange tourné vers la droiteJean-Baptiste de Champaigne. Pierre noire, rehauts de craie blanche sur papier gris, vers 1678-1680 ?, 28,5 x 22 cm. Bibliothèque nationale de France, cabinet des Estampes et de la Photographie, Paris © BnF, Paris

Publicité
Commentaires
E
Magnifiques dessins... EB.
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Eloge de l'Art par Alain Truong
Publicité