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Eloge de l'Art par Alain Truong
10 juin 2009

Rare paire de statuettes en bronze finement ciselé et patinés représentant des Amours assis sur des tertres. Vers 1740 - 1760

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Rare paire de statuettes en bronze finement ciselé et patinés représentant des Amours assis sur des tertres. Vers 1740 - 1760 

L'un d'eux soufflant dans un coquillage l'autre présentant une conque. Base de bronze finement ciselé et doré à décor d'agrafes sur des fonds amatis. Les petits pieds en volutes à feuilles d'acanthe. H : 31 - L : 17,5 - P : 17 cm Voir les reproductions pages 121 à 124 et le détail page 4 Ces groupes portent extérieurement sur la base les n° 9. Sous le socle, les marques MAYn°5, vernis blanc 1905 à l'encre et 9666 et 907.6. Estimation : 80 000 - 120 000 €

Provenance : - Probablement Catherine II, impératrice de Russie

- Collections impériales russes au Palais de Catherine II à Tsarsköe Seloe.

- Collection du Grand Palais de Peterhoff, Saint-Pétersbourg.

Note : Ce type de représentations fut particulièrement populaire en France au milieu du XVIIIème siècle. Généralement attribués à François Duquesnoy, ces bronzes mettant en scène des enfants musiciens dans diverses attitudes furent probablement réalisés par un ou plusieurs ateliers parisiens non encore identifiés d'après des modèles italiens du milieu du XVIIème siècle. L'enfant un genou à terre tenant un coquillage peut être rapproché d'une statuette en terre cuite représentant Hercule enfant étranglant les serpents réalisé vers 1650 par Jérôme Duquesnoy, dit le jeune (1602-1654). Tandis que l'autre figure illustrant un jeune putto soufflant dans une double conque marine s'inspire librement d'un bronze, d'après un modèle d'Alessandro Algardi, conservé au Walters Art Museum de Baltimore (Inv.54.942).

Dès le XVIIIème siècle, quelques rares exemplaires de ces modèles sont mentionnés dans certaines grandes ventes aux enchères, parfois en paire, parfois associés à d'autres représentations dans le même esprit. C'est ainsi que dans la vente du collectionneur Jean de Jullienne en 1767 une statuette du souffleur de conque est associée à un enfant jouant de la flûte (probablement proche de la statuette conservée à la Wallace Collection ; Inv. S204) ; mais plus généralement l'enfant au coquillage et le souffleur semblaient être dès leur origine destinés à former une paire. C'est ainsi qu'ils apparaissent ensemble lors de la dispersion de la collection Fortier le 2 avril 1770, lot 76 : « Deux enfants assis, l'un tient dans ses mains une coquille, l'autre souffle dans un cornet à bouquin, et en tient un second de sa main droite : ces deux bronzes de 10 pouces 6 lignes de haut, sont posés sur des pieds de bronze doré » ; puis quelques années plus tard lors de la vente d'une importante collection parisienne sur des pieds dits « à rinceaux de bronze ». Ce modèle connu un si grand succès qu'il fut décliné en candélabres dès la fin du XVIIIème siècle ; notons toutefois qu'il semble qu'une grande partie de ces candélabres furent en fait des créations du XIXème siècle destinées au marché anglais (voir notamment une paire de candélabres de ce type passé en vente chez Christie's, à Londres, le 13 décembre 2001, lot 434).

Vendredi 12 juin, 13 h, salle 5-6 - Drouot-Richelieu.  Maigret (Thierry de) SVV.

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