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Eloge de l'Art par Alain Truong
14 juin 2009

Juan Carreno de Miranda (1614-1685), Portrait de Charles II

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Juan Carreno de Miranda (1614-1685), Portrait de Charles II, toile, 202 x 125,5 cm. Estimation : 60 000/80 000 €.

A la même vente, figure également :

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Ferdinand Bol  (Dordrecht 1616 - Amsterdam 1680), ELIEZER ET REBECCA AU PUITS. Huile sur toile. 185 x 170,5 cm. Estimation : 400 000 / 600 000 €

Toile, probablement agrandie dans la partie supérieure d'une bande de 17 cm de hauteur et sur le côté supérieur droit d'une bande de 10 cm de large sur 41 cm de hauteur, vers 1800, restaurations anciennes et couture

Le tableau présente un épisode célèbre de la Genèse (24, 10-20), le choix de l'épouse d'Isaac : Abraham envoie Eliezer, son plus fidèle serviteur, en Mésopotamie. Celui-ci s'arrête près d'un puits, et demande à Dieu de lui révéler l'élue : « « La jeune fille à qui je dirai : Incline donc ta cruche, que je boive et qui répondra : Bois et j'abreuverai aussi tes chameaux, ce sera celle que tu as destinée à ton serviteur Isaac, et je connaîtrai à cela que tu as montré ta bienveillance pour moi. » Il n'avait pas fini de parler que sortait Rébecca, qui était fille de Bétuel, fils de Milka, la femme de Nahor, frère d'Abraham, et elle avait sa cruche sur l'épaule. » Celle-ci accepte donc de lui donner l'eau qu'elle vient de puiser et abreuve son troupeau, conformément à la prière d'Eliezer.

Célèbre représentant de l'école rembranesque, Ferdinand Bol excelle dans les portraits et les sujets mythologiques et bibliques, comme en témoigne notre tableau. Inconnue jusqu'alors et attribuée à Rembrandt au XIXème siècle, cette grande composition est un ajout précieux à son oeuvre rare.
La scène est parfaitement étudiée sans pour autant paraître artificielle : les figures d'Eliezer, de Rebecca et de l'autre jeune fille s'intègrent très naturellement dans le paysage ; Eliezer de dos introduit un léger balancement auquel la jeune fille penchée en avant répond tout en fermant la composition. De plus, Ferdinand Bol accorde ici une importance particulière au jeu des regards, Eliezer la considérant « avec étonnement et sans rien dire, pour voir si l'Eternel faisait réussir son voyage ou non » (Genèse, 24.21), et Rebecca toute en retenue, les yeux modestement baissés, veille à ce qu'il se désaltère. Cette composition pyramidale est renforcée par le clair-obscur : les vêtements sombres d'Eliezer, dont la ceinture et les manches rouges répondent à la robe de la jeune fille de droite, contrastent avec la lumière qui vient éclairer Rebecca, la mettant au sommet du groupe. Cette science de la composition et du clair-obscur si caractéristiques de l'artiste se retrouvent dans un autre tableau, Le Repos pendant la Fuite en Egypte (203 x 261, s.d. 1644, Dresde, Gemäldegalerie). Là aussi le fond de paysage fait clairement ressortir les personnages dont la fatigue et le recueillement sont parfaitement rendus. Ferdinand
Bol réussit à traduire l'intériorité même des personnages tout comme la solennité du moment décisif représenté : dans la rencontre d'Eliezer et Rebecca, il représente l'attente d'Eliezer, l'acceptation de Rebecca, et leur respect de la volonté divine par leur attitude et le jeu des regards, qui traduisent exactement cette piété et cette sagesse propres aux personnages de l'Ancien Testament.

Nous remercions le Dr. Albert Blankert qui nous a confirmé l'attribution.

Ce tableau est vendu en participation avec la SVV Jean dit Cazaux et Associés - C. Jean dit Cazaux - G. Sahuquet - Ph. Royère, Commissaires priseurs à Bordeaux.

Versailles, dimanche 14 juin. Versailles Enchères SVV. Avec la participation de la SVV Jean dit Cazaux et Associés-C. Jean dit Cazaux - G. Sahuquet. Cabinet Turquin.

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