Gerrit Van Honthorst (1592-1656), La Puce découverte

Gerrit Van Honthorst (1592-1656), La Puce découverte, crayon noir, plume et encre noire, lavis gris et rehauts de gouache blanche sur papier beige, 18,5 x 21,1 cm. Estimation : 60 000/80 000 €.

Daté des années 1622-1623, ce dessin inédit est une étude pour le groupe principal du tableau conservé au Dayton Art Institute. Ce type d’oeuvres est particulièrement rare, les artistes caravagesques, fidèles aux préceptes du maître, n’ayant que fort peu dessiné. Bien que les deux hommes ne se soient jamais rencontrés - Honthorst se rend en Italie au lendemain de la mort du Caravage, de 1610 à 1621 - l’influence de celui-ci est profonde et manifeste sur le jeune Hollandais. Son surnom : Gérard de la nuit, pour son habileté à rendre les éclairages artificiels nocturnes. Comme en témoignent ses puissantes oppositions d’ombre et de lumière et ses personnages, fortement éclairés par la lumière artificielle des torches, lampes et bougies, ou parfois issue d’une origine cachée. Contrairement à son maître, Honthorst ne réalisera toutefois pas de grandes compositions religieuses dans ces mises en scène de clair-obscur, mais seulement des scènes de genre et des sujets familiers. L’attention des visages se porte ici sur le point désigné par les mains, c’est-à-dire l’endroit où la minuscule bestiole - cause de démangeaisons - semble avoir élu domicile. Le visage attendri de la jeune femme répond au profil réjoui de la vieille servante, après la découverte du parasite. Dans le tableau de Dayton, deux voyeurs assistent à la scène, tapis dans le fond - un joli prétexte pour l’artiste à montrer le corps féminin dénudé. Pari brillamment réussi !

Samedi 20 juin, salle 9 - Drouot-Richelieu. Millon & Associés SVV, Cornette de Saint Cyr maison de ventes SVV. MM. de Bayser.