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Eloge de l'Art par Alain Truong
13 septembre 2009

L'Art Contemporain continue de susciter la critique avec Xavier Veilhan au Château de Versailles

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One of his polymorphic approach’s most visible markers is the recourse to a treatment through the generic version of forms and objects, smoothed out, without detail or psychology. Veilhan’s figures are archetypes reduced to basics, prepared so that viewers can immediately project themselves in them and go beyond the stage of anecdote. Veilhan is fascinated by issues surrounding modernity and technological progress, as well as by mechanical systems and the construction of machines. From stereotype to prototype, the artist has muddied the waters by attacking standards. Mechanical modernity has crossed paths with Veilhan’s career, which started in the late 1980s and has continued to the most recent exhibitions. Veilhan offers huge environments the viewer can visit, always revealing the weight-bearing structure in order to completely strip away illusion: construction is what matters most in his art.

Since the big installations of the late 1990s he has tried his hand at designing shows of his own works as well as those of other artists. The layout of exhibitions, from the garden of Versailles to the techniques of constructivist propaganda and the great universal exhibitions, is fertile analytical ground for the artist, who is interested in the orchestration of power and its iconographic materialisation.

Qu’il emploie la photographie, la sculpture, la statuaire publique, la vidéo, l’installation ou même l’art de l’exposition, Xavier Veilhan architecture ses œuvres autour d’une colonne vertébrale : les possibilités de la représentation.

L’un des marqueurs les plus visibles dans sa pratique polymorphe est le recours à un traitement par la version générique de formes et d’objets, lissé, sans détail ni psychologie. Les figures de Veilhan sont des archétypes réduits à l’essentiel, préparés pour que le spectateur puisse s’y projeter immédiatement et dépasser le stade de l’anecdote. Fasciné par les questions de modernité et de progrès technique, Veilhan s’intéresse parallèlement aux
systèmes mécaniques, à la construction de machines. Du stéréotype au prototype, l’artiste a brouillé les cartes et les repères en s’attaquant aux standards. Ainsi, la modernité mécanique traverse aussi la carrière de Xavier Veilhan, commencée à la fin des années 1980, et se poursuit dans les expositions les plus récentes. Xavier Veilhan propose aussi des expériences de visite dans d’énormes environnements. Il en révèle toujours la structure porteuse afin de ne ménager aucune illusion : dans l’art de Veilhan, il s’agit avant tout de construction.

Depuis les grandes installations de la fin des années 1990, Xavier Veilhan s’est frotté à l’exercice de la scénographie de ses propres oeuvres mais également d’oeuvres d’autres artistes. Les dispositifs d’exposition, depuis le Jardin de Versailles, en passant par les techniques de propagandes constructivistes, jusqu’aux grandes expositions universelles, constituent des enjeux analytiques féconds pour l’artiste, intéressé par l’orchestration du pouvoir et sa matérialisation iconographique.

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Xavier Veilhan,  Le Carosse, 2009, Tôle d'acier soudée, peinture acrylique. Commande du ministère de la Culture et de la Communication, Centre National des Arts Plastiques

"Combinaison hybride d’un animal et d’un objet construit, l’attelage est défini par trois éléments : l’homme qui l’occupe et le conduit, le sol qu’il parcourt, et les chevaux qui le meuvent. Le carrosse est un moyen de transport dans l’espace, il l’est ici également dans le temps : telle qu’elle est présentée avec ses animaux captés en plein galop, cette sculpture est la représentation d’un objet du 17ème siècle, saisi avec les moyens du 20ème siècle (après Muybridge, Marey, et Lumière).

L’œuvre tout entière est parcourue par une onde qui la déforme, sans en empêcher l’identification. Issues d’un monde parallèle, mais pourtant bien réel, les ondes nous entourent et nous traversent, comme une réalité muette ; nos outils de communication actuels en sont l’expression matérielle. " X.V.

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Xavier Veilhan, La Femme Nue, 2009. Bronze manganèse. Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin, Paris-Miami

"Le domaine de Versailles est peuplé de corps nus : déshabillés de leurs artifices, ils symbolisent la permanence de l’humain. Pourtant, depuis la sculpture grecque jusqu’à Helmut Newton, en passant par Ingres, Rubens et Manet, le nu est et restera toujours le témoin de son époque.

En introduisant à Versailles un nu contemporain, sculpté par nos machines actuelles, à partir d’un scanneur 3D, j’interroge cette permanence à travers son apparence corporelle. Le matériau solide et immuable qui constitue La Femme nue contraste avec l’apparente fragilité de sa petite silhouette, le spectateur l’observera avec attention et délicatesse. " X.V.

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Xavier Veilhan, Le Gisant, Youri Gagarine, 2009. Fonderie d'aluminium, résine, peinture polyuréthane . Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin, Paris-Miami. Réalisé avec le partenariat technique de Créaform

"Le gisant est la représentation d'un être vivant saisi par la mort, ou celle d'un mort qui semble vivant. C'est la figure générique d'un corps encore présent, mais sans vie. C'est l'ultime état de la statuaire.

Le gisant surdimensionné de la Cour de Marbre évoque la permanence des Grands Hommes (œuvre de la galerie voisine), au-delà de leur destinée humaine. À l'inverse des Architectes (de l'autre côté du château) célébrés vivants assis ou debout, Le Gisant, allongé et mort, renonce à la verticalité propre à l'homme, et se fond dans le sol de la cour.

En choisissant Youri Gagarine, je souhaite exposer une personnalité symbolique, qui représente l'ambition au travers de laquelle le destin de l'homme rejoint l'universel. Son voyage allie le dérisoire et la grandeur de l'aventure humaine, il est le premier homme à avoir vu la terre comme un objet entier.

Son corps est constitué de multiples éléments qui s'emboîtent parfaitement : un jeu d'assemblage qui figure ce corps comme hôte des éléments qui le composent, avant et après avoir constitué d'autres formes. " X.V.

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Xavier Veilhan, Le Mobile, 2009. Composite, acier inoxydable, peinture. Courtesy Andréhn Schiptjenko, Stockholm ; Galeria Javier López, Madrid ; Galerie Emmanuel Perrotin, Paris-Miami ; Gering&López Gallery, New York.. Réalisé avec le partenariat technique d'Enzyme Design

" Suspendus et constamment en mouvement, les mobiles représentent les pensées des visiteurs passés ou présents du château ; comme une nuée qui les accompagne, ils évoquent la continuité d'un présent, insaisissable. Ils matérialisent l’air en mouvement, la permanence de cycles et l’écoulement du temps." X.V.

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Xavier Veilhan, 2009. Système électrique et électronique, aluminium, ampoules. Oeuvre réalisée grâce au soutien de CHANEL

"La lumière n'est pas projetée sur la Light Machine, mais générée par elle seule. Le dispositif est constitué d’un mur de plus de mille ampoules diffusant un film dont la définition a été réduite au même nombre de pixels, les volumes y sont ainsi parfaitement restitués, de même que la lumière captée lors de l'enregistrement. La marque numérique du pixel associée à l’électricité produit un film fantomatique, à la limite de l’abstraction ; la distance en facilitera la compréhension.

Représentation d’un souvenir, plutôt que souvenir d’une représentation, le visiteur y percevra dessins et formes géométriques vus d’avion, mouvement de feuilles dans les arbres, ondulations sur l’eau, grilles et damiers présents au Château… Une autre façon de voir Versailles. " X.V.

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Xavier Veilhan, les Architectes, 2009. Fonderie d’aluminium, peinture polyuréthane. Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin, Paris-Miami

"Les plans du domaine témoignent de la volonté de rayonnement de ses maîtres. Les architectes et autres intervenants ont parfaitement su exprimer leurs aspirations. Versailles illustre ainsi la grandeur des rois, mais également celles de ses créateurs.

Je souhaite mettre en avant certains de nos architectes, véritables visionnaires contemporains.

Répondant à des critères à la fois universels (de renommée internationale) et très personnels (certains sont des amis), ils composent une nouvelle galerie d’hommes illustres. Du plus jeune au plus âgé (le plus avancé dans le jardin), les architectes forment une allée et nous guident jusqu’au « point de vue du roi ». Leurs socles évidés préservent la perspective centrale et invitent les visiteurs à prolonger leur promenade jusqu’au Bassin d’Apollon. " X.V.

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Xavier Veilhan, La Lune, 2009. Plastique ABS, acier, peinture époxy. Courtesy Andréhn Schiptjenko, Stockholm ; Galeria Javier López, Madrid ; Galerie Emmanuel Perrotin, Paris-Miami ; Gering&López Gallery, New York

"Tombée sur le Tapis Vert, telle une immense piste d'atterrissage, la lune s'offre à une contemplation diurne depuis le « point de vue du Roi ».

L'observation de l'image parfaite s'effectue depuis ce point particulier. Elle permet de cadrer la forme composite qui n'apparaît complètement qu'en ce point de rencontre idéal. Cette lune pixellisée doit sa définition à des sphères vertes camouflées sur le Tapis Vert. Ici, ces composants constituent une figure colorée en aplat, une anamorphose, une image embusquée qui se révèle dans ce point de conclusion de la visite, une lune qui aura su à travers les siècles conserver sa force de projection.

Une terre de fantasmes et de conquêtes, aujourd'hui encore, exceptionnelle. " X.V.

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Xavier Veilhan, Le Jet d'eau, 2009. Technique mixte. Courtesy Andréhn Schiptjenko, Stockholm ; Galeria Javier López, Madrid ; Galerie Emmanuel Perrotin, Paris-Miami ; Gering&López Gallery, New York.

"L’eau est omniprésente dans le parc de Versailles : tels les fluides circulant entre les différents organes du corps humain, elle structure les espaces et les relie entre eux.

Une fois le marais d’origine assaini, Le Nôtre a entrepris le dessin de nombreuses pièces d’eau artificielles, respectant la perspective recherchée. Canal, bassins, et bosquets jouent de l’asymétrie de leurs formes géométriques diverses, et de l’horizontalité de l’eau, au travers de quelques cascades, jaillissements et chutes d’eau.

En créant aujourd’hui un immense jet d’eau de 120m de haut (les techniques contemporaines le permettent), je souhaite accompagner le projet de Louis XIV à l’échelle du parc. Image inverse de l’écoulement naturel d’un liquide, le jet d’eau n’existe qu’à travers la libération d’une force, d’une énergie, et la mise en mouvement de l’unique élément le constituant.

Tel le flux d’une cascade passant à l’envers, métaphore de la remontée dans le temps, cette sculpture dynamique et verticale évoluera au gré des éléments naturels qui la composent et l’entourent, les vents et les pluies du domaine influant sur sa forme." Xavier Veilhan

13 septembre – 30 septembre 2009
12h - 12h30
18h - 18h30

1er octobre - 31 octobre 2009
12h - 12h30
17h30 - 18h

1er novembre - 14 novembre 2009
12h - 12h30
17h - 17h30

15 novembre - 13 décembre 2009
12h - 12h30
16h - 16h30

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Commentaires
O
Monsieur Xavier Veilhan<br /> Bien plus qu’un commentaire, je me permets de vous déposer une œuvre d’art versée au catalogue du non-objet "Commentaires" sous le numéro : Pièce com47/novembre/2009<br /> car vous avez par cet article réussi quelque peu à rendre plus concrètes mes nombreuses œuvres absentes.<br /> Merci.<br /> Olivier Borneyvski-
M
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M
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