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Eloge de l'Art par Alain Truong
1 novembre 2009

Important mobilier, d’objets d’art et de sculptures du XVIIIème siècle @ Sotheby's Paris

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La vente de mobilier, d’objets d’art et de sculptures organisée le 10 novembre chez Sotheby’s à Paris illustre la diversité et la richesse des arts décoratifs français qui se sont développés au XVIIIe siècle. Parmi les 300 lots mis en vente, un magnifique bureau plat et son cartonnier en ébène d'époque Louis XV, vers 1765-1770, estampillé Montigny, surmonté d'une pendule en bronze doré; le mouvement signé Bouchet à Paris. Il s’agit d’un des rares bureaux produit par Philippe-Claude Montigny, reçu maitre en 1766, accompagnés de leur cartonnier plaqué en ébène, la plupart d’entre eux étant en marqueterie (estimation : 500,000 - 800,000 €).

Il est aussi un des représentants du « goût à la grec » introduit en France peu après la découverte de Pompéi, par le comte de Caylus, le marquis de Marigny et Lalive de Jully, commanditaire du célèbre bureau de Joseph conservé au château de Chantilly.

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Bureau plat et son cartonnier en ébène d'époque Louis XV, vers 1765-1770, estampillé Montigny. Est. 500,000 - 800,000 €. photo Sotheby's

ouvrant à trois tiroirs et une tablette coulissante à l'arrière reposant sur quatre pieds en gaine à renfoncement dans les angles ; le cartonnier "à poser" contenant deux cartons de cuir brun surmonté d'une pendule en bronze doré indiquant le jour du mois, le mois et le jour de la semaine ; le mouvement signé BOUCHET A PARIS ; (le cartonnier probablement à l'origine sur un caisson placé à côté du bureau). estampillé P.MONTIGNY. Haut. 77,5 cm, larg. 159 cm, prof. 80,5 cm ; Dim. pendule et cartonnier : haut. 54,5 cm, larg. 74 cm, prof. 24 cm Height 30 1/2 in; width 62 1/2 in;

PROVENANCE: - Galerie Maurice Segoura, Biennale des Antiquaires, 1986
- Vente Tajan, Paris, 13 juin 1995, lot 104
- Galerie Partridge, Londres, 1998

NOTE: Entre 1766 - date de maîtrise de Montigny - et 1780, l'ébéniste produisit un certain nombre de bureaux accompagnés de leurs cartonnier et pendule. La plupart d'entre eux étaient en placage.
Seuls quelques rares exemplaires furent plaqués en ébène :
- celui conservé à Woburn Abbey (Alexandre Pradère, Les Ebénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 304, pl. 342).
- un chez Partridge en 2002
La double estampille de Montigny et de son cousin Dubois se retrouve sur un bureau, ancienne collection Rory Cameron Esq., vente Sotheby's, Monaco, 17 juin 1988, lot 741.
Nous ne connaissons pas par quel marchand Montigny commercialisait sa production. Peut-être utilisait-il les frères Darnault qui, en 1779, fournirent aux Menus-Plaisirs : "un bureau de quatre pieds plaqué en bois d'ébène et filets de cuivre, l'allonge sur le devant, les pieds à chapiteaux garny de bronze ciselé et doré d'or moulu, sabots à roulette. 480 livres."
Ce magnifique bureau plat est un des représentants du "goût à la grec" introduit en France, peu après la découverte de Pompéi, par le comte de Caylus, le marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour et Lalive de Jully, commanditaire du célèbre bureau de Joseph conservé au château de Chantilly.

Philippe-Claude Montigny. Fils de l'ébéniste Louis Montigny, Philippe-Claude Montigny fut reçu maître-ébéniste en 1766 et exerça sa profession cour de la Juiverie, près de la Bastille. L'almanach Dauphin le décrit comme : "l'un des plus renommés par les meubles en écaille et argent ou ébène et cuivre doré."

Autre bureau plat "à la grec", celui en marqueterie d'époque Louis XV, vers 1765-1770, est estampillé Montigny et JME. Ce modèle de bureau indistinctement estampillé Dubois ou Montigny, également décliné dans une version plus petite, est identique au bureau livré en 1765 par Poirier au comte de Coventry. La conception de ce modèle serait antérieure à 1763, date à laquelle « un bureau de 4 pieds et demi de bois verni, fait a la grecque » est inscrit dans l'inventaire après décès de Jacques Dubois (estimation : 180,000 - 250,000 €).

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Bureau plat "à la grec" en marqueterie d'époque Louis XV, vers 1765-1770 estampillé C. Montigny et JME. Est. 180,000 - 250,000 €. photo Sotheby's

de forme rectangulaire, la ceinture ornée d'une frise de grecques sur fond d'amarante, reposant sur quatre pieds à facettes ; dessus de cuir noir ; ouvrant à deux tiroirs et deux tirettes ; ornementation de bronze doré; estampillé C. MONTIGNY et JME. Haut. 79 cm, larg. 129,5 cm, prof. 66 cm Height 31 in; width 60 in; depth 26 in

NOTE: Philippe-Claude Montigny, ébéniste reçu maître en 1766

Ce modèle de bureau indistinctivement estampillé Dubois ou Montigny, également décliné dans une version plus petite (d'environ un mètre de large), est identique au bureau livré en 1765 par Poirier au comte de Coventry (voir A. Pradère, "Les achats parisiens de mobilier du comte de Coventry", L'Estampille, l'objet d'art, Juin 1996, pp.46-53) dont la largeur était de 146 cm. Il semble que l'on doive dater la conception de ce modèle antérieurement à 1763, date à laquelle on trouve un "un bureau de 4 pieds et demi de bois verni, fait a la grecque" dans l'inventaire après décès de Jacques Dubois. Concernant Philippe Montigny, il est vraisemblable d'imaginer des rapports de sous-traitance tant avec Dubois qu'avec le marchand-mercier Poirier.

La vente proposera une console originale en fer forgé et en tôle d’époque Louis XV, la ceinture ajourée ornée au centre d'un cartouche et du chiffre M avec deux G entrelacés, issue d’une production marseillaise vers 1750. Celle-ci, datée vers 1755, présente de fortes similitudes stylistiques avec un groupe présentant le même traitement du métal. Citons comme exemple une grande console (larg. 150 cm) vendue chez Sotheby's à Londres, en 1994 (estimation : 50,000 - 80,000 €)

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Console en fer forgé et tôle dorée, travail marseillais d’époque Louis XV, vers 1755. Est. 50,000 - 80,000 €. photo Sotheby's

et rinceaux d'acanthe ; reposant sur des montants en enroulement réunis par une entretoise ornée d'un panier fleuri et reposant sur une base en bois peinte en faux marbre ; à fond de treillage ; plateau de marbre veiné gris. Haut. 94 cm, larg. 140 cm, prof. 68 cm - Height 37 in; width 55 in; depth 26 3/4 in

LITERATURE: "A la recherche des meubles de fer du XVIIIe siècle français", Connaissance des Arts, octobre 1957
A. Renner, le Mobilier métallique, Paris, 2009

NOTE: Cette console s'apparente à un groupe de consoles issues d'une production marseillaise vers 1750 présentant de fortes similitudes stylistiques comme le travail de la tôle dorée venant en complément décoratif sur une armature en fer forgé particulièrement déliée et mouvementée.
Toutes comportent un fond de treillage décoré de rosaces. Citons comme exemple une grande console (larg. 150 cm) vendue chez Sotheby's à Londres, le 9 décembre 1994, lot 164, la paire autrefois dans la collection Stein puis vendue chez Christie's à Monaco le 15 décembre 1996, lot 96 ainsi que celle vendue à Marseille le 3 novembre 1992, étude Tabutin et Dianous

Une commode en laque de Chine et bronze doré d'époque Louis XV, estampillée Macret et JME, est ornée d’un magnifique décor de scènes de cour et personnages. Parmi les meubles estampillés de Macret, il existe une autre commode en laque de Chine, celle provenant de l'ancienne collection Guérault vendue chez Sotheby's à New York en 1983 (estimation : 150,000 - 250,000 €).

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Commode en laque de Chine et bronze doré d'époque Louis XV, estampillée Macret et JME. Est. 150,000 - 250,000 €. photo Sotheby's

ouvrant à deux tiroirs sans traverse ; à décor de scènes de cour et personnages sur les côtés ; riche ornementation de bronze doré ; dessus de marbre veiné gris (rapporté); estampillée MACRET et JME. Haut. 84 cm, larg. 144.5 cm, prof. 60 cm Height 33 in; width 22 2/3 in.

PROVENANCE: Galerie Accorsi, Turin

NOTE: Pierre Macret, ébéniste reçu maître vers 1758
Parmi les meubles estampillés de Macret, il existe une autre commode en laque de Chine, celle provenant de l'ancienne collection Guérault vendue à Paris le 16 mai 1935, lot 53, puis vente Sotheby's à New York, les 13-15 octobre 1983, lot 448.

Parmi les objets d’art, une paire de vases couverts en porcelaine de chine céladon d'époque Yongzheng (1723-1735) à monture de bronze doré d'époque Régence, vers 1725-1730, poinçonnée au C couronné (1745-1749), ravira les amateurs de porcelaine montée.

La porcelaine chinoise d'époque Yonghzeng se trouve être parfaitement contemporaine de la monture, datable vers 1730. On connait un certain nombre de vases comparables, apparus sur le marché entre 1961 et 1974, comme celui de l'ancienne collection Bloch ou celui de la collection Florence Gould (estimation : 300.000 – 500.000 €).

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Paire de vases couverts en porcelaine de chine céladon d'époque Yongzheng (1723-1735) à monture de bronze doré d'époque Régence, vers 1725-1730, poinçonnée au C couronné (1745-1749), Est. 300.000 – 500.000 €. photo Sotheby's

godrons et feuilles d'acanthe. Haut. 30 cm Height 12 in.

LITERATURE: D. Alcouffe in Les bronzes d'ameublement du Louvre, Dijon, 2004, p.45
P. Kjellberg, Objets montés, Paris, 2000, p. 42

NOTE: Il est intéressant de noter que la porcelaine chinoise d'époque Yonghzeng se trouve être parfaitement contemporaine de la monture de bronze doré, elle-même également datable vers 1730. On connait un certain nombre de vases comparables, une paire faisait partie de l'ancienne collection Bloch (vente Paris, le 13 juin 1961), une autre paire est illustrée dans l'Estampille (novembre 1992), une troisième en porcelaine céladon fleuri (vente Florence Gould, Sotheby's Monaco les 25-26 juin 1984, lot 726 puis vente Keck, Sotheby's New York, les 5-6 décembre 1991, lot 10), une quatrième paire a été vendue le 7 juin 1974, lot 47. La présence du c couronné sur des objets manifestement antérieurs indique un passage sur le marché entre 1745 et 1749.

Une impressionnante pendule en bronze doré et porcelaine de Meissen d'époque Louis XV, vers 1755, signée le roy a paris sur le cadran et le mouvement, illustre la créativité des marchands- merciers parisiens. Ceux-ci s'étaient fait une spécialité en agrémentant la porcelaine à une impressionnante monture de bronze doré. L'échelle du modèle et la qualité du bronze doré confèrent à cette réalisation un caractère exceptionnel, comparable à celui intitulé "La Source", conservée au musée du Louvre, ou la "Pendule au tournesol" appartenant aux collections royales anglaises (estimation : 150.000- 250.000 €).

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Grande pendule en bronze doré et porcelaine de Meissen d'époque Louis XV, vers 1755 signée le roy a paris sur le cadran et le mouvement. Est. 150.000- 250.000 €. photo Sotheby's.

la pendule fixée dans des branchages en bronze doré et laqué ; reposant sur une terrasse à motif d'architecture ; ornée de figures en porcelaine de Meissen ; à décor de feuillage en tôle peinte et fleurs en porcelaine polychrome; signée LE ROY A PARIS sur le cadran et le mouvement. Haut. 76 cm, larg. 55 cm, prof. 28 cm Height 30 in; width 21 2/3 in; depth 11 in.

PROVENANCE: - Vente à Paris, étude Chayette et Calmels, le 14 décembre 1990, lot 14
- Galerie Maurice Segoura, Paris

NOTE: Cette impressionnante pendule illustre la créativité des marchands- merciers parisiens qui s'étaient fait une spécialité en agrémentant la porcelaine d'une monture de bronze doré. L'échelle du modèle et la qualité du bronze doré confèrent à cette réalisation un caractère exceptionnel. A titre de comparaison, il convient de citer "La Source" (inv. TH 693), imposant groupe en porcelaine de Vincennes et bronze doré conservé au musée du Louvre qui repose sur une base identique et possède également le même palmier stylisé ; ainsi que la "Pendule au tournesol" appartenant aux collections royales anglaises dont le travail du bronze comporte certaines similitudes stylistiques.

Pour la partie sculptures, un bel ensemble d’oeuvres médiévales provenant d’Allemagne du Nord, constitue un véritable Cabinet de petits objets de Curiosité composé de plaquettes en bronze, des ivoires et des sculptures en bois. Retenons, un médaillon en buis représentant Sainte Catherine, Pays-Bas, vers 1700 (estimation : 1.800 – 2.500 €) ou une Pietà en bois polychrome, Allemagne du Sud, vers 1760 (estimation : 4.000 - 6.000 €).

L’un des lots phares dans ce domaine est une paire de statuettes d'Oiseleurs en bronze argenté et doré réalisé en Allemagne vers 1700 d'après le modèle de Giambologna (1529-1608). Il s’agit ici peut être de la paire mentionnée en 1745 dans l’inventaire du cabinet du Chevalier de la Roque.

Pour ces sujets, l’orfèvre allemand s’est inspiré du modèle de L'Oiseleur, réalisé en 1574 par le sculpteur florentin Giambologna. Quelques autres versions existent avec des variantes au Victoria & Albert Museum, à la Walters Art Gallery de Baltimore.

La qualité de la fonte, la belle ciselure et le socle richement décoré de guirlandes et de volutes en font une pièce tout à fait comparable aux bronzes conservés à l'Ashmolean Museum d'Oxford (estimation : 100,000 - 150,000 €).

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Importante paire de statuettes d'Oiseleurs en bronze argenté et doré, Allemagne vers 1700, d'après le modèle de Giambologna (1529-1608). Est. 100,000 - 150,000 €. photo Sotheby's

un chien et des oiseaux à leurs pieds ; sur des socles chantournés en bronze doré décorés de guirlandes de fleurs en bronze argenté, posés sur des pieds à enroulements de volutes. Haut. 30,5 cm, larg. 15,5 cm, prof. 13,5 cm Height 12 in; width 6 in; depth 5 1/3.

LITERATURE: - H.R. Weihrauch, 'Italienische Bronzen als Vorbilder Deutscher Goldschmiedekunst', in Festschrift für Theodor Müller, München, 1965, p. 263
- Ch. Avery, A. Radcliffe, Giambologna 1529-1608, Sculptor to the Medici, cat. exp. Vienne, Edinburgh, Londres, 1978-79, p. 163, n° 134
- N. Penny, Catalogue of European Sculpture in the Ashmolean Museum. 1540 to the Present Day, t. II, French and other European Sculpture, Oxford, 1992, p. 177, cat. n° 383 et 384

NOTE: Les bronzes de la Renaissance italienne ont souvent servi de modèles aux orfèvres allemands de la fin du du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, ce qui a été démontré par Weihrauch dans son article en 1965.
La paire de statuettes présentée ici est sans doute l'oeuvre d'un orfèvre allemand du début du XVIIIe siècle, s'inspirant du modèle de L'Oiseleur, réalisé en 1574 par le sculpteur florentin Giambologna (1529-1608). Le sujet était connu à travers des gravures intitulées Venationes ferarum avium piscium de Jan Van der Strat, dit Stradanus (1523-1605) dedicacée à Côme de Médicis dans les années 1570. Diverses versions de ce type d'Oiseleurs existent avec des variantes au Victoria & Albert Museum, à la Walters Art Gallery de Baltimore et une figure seule a appartenu à la collection David Daniels (sa vente Sotheby's New York, 30 mai 1987, lot 80).
Par sa qualité, la paire présentée ici est tout à fait comparable aux bronzes conservés à l'Ashmolean Museum d'Oxford. On y retrouve ce même martelé détaillé de la robe, la précision dans le rendu des détails, tels la bourse et les oiseaux accrochés à la ceinture, les chaussettes enroulées aux jambes, ainsi que le chapeau coiffé d'une plume. Aussi les socles richement ornés de guirlandes et volutes sont exemplaires de la virtuosité d'un orfèvre allemand, ces pièces étaient certainement destinées à orner une table princière. Nos bronzes sont peut être identiques à la paire décrite dans l'inventaire du cabinet du Chevalier de la Roque à Paris en 1745 de la façon suivante: 'Deux beaux bronzes italiens, représentant des chasseurs de nuit, ayant une raquette d'une main et une lanterne lourde de l'autre. Les têtes, les mains, les raquettes et les lanternes de ces bronzes sont en argent et le reste est de bronze doré d'or moulu, ainsi que leurs pieds qui sont à contours. Les têtes sont très bien caractérisées.'

C'est en 1573 que Giambologna crée Le Taureau marchant sans doute à la demande de Côme I de Médici, aujourd'hui conservé au musée Bargello. Sujet très prisé par les collectionneurs, ce bronze, réalisé au début du XVIIe siècle par un suiveur de Giambologna, mêle à une belle patine brune au vernis brun rouge translucide, une ciselure très précise et un traitement rigoureux des détails (estimation : 120,000 - 180,000 €).

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Important Taureau Marchant en bronze. Italie, Florence, début du XVIIème sièvle. Ateliers de Gianbologna (1529-1608). Est. 120,000 - 180,000 €. photo Sotheby's

bronze à belle patine brun clair recouvert d'un laque translucide et restes de vernis noir; sur un socle en bois noirci. Haut. 23 cm, larg. 28 cm, prof. 8,5 cm, haut. avec socle 30,5 cm Height 9 in; width 11 in; depth 3 1/2 in; height with pedestal 12 in

LITERATURE: C. Avery et A. Radcliffe, Giambologna 1529-1608: Sculptor to the Medici, Arts Council of Great Britain, Londres et Vienne, 1978, n°177 et 178
A. Radcliffe et N. Penny, Art of the Renaissance Bronze 1500-1650: The Robert H. Smith Collection, Londres, 2004, n°9

NOTE: C'est en 1573 que Giambologna crée Le Taureau marchant sans doute à la demande de Côme I de Médici . Le bronze aujourd'hui au musée Bargello est consideré comme l'une des rares versions autographes de l'artiste. Le modèle sera ensuite repris par Antonio Susini et son neveu Gianfrancesco Susini (1575-1653). L'inventaire après décès de Salviati en 1609 mentionne un taureau d'Antonio Susini pour former pendant à un Cheval au pas. Parmi les bronzes de la Couronne ayant appartenu à Louis XIV, on trouve mention sous le n° 279 'Un taureau ayant la queue retroussée sur le dos; haut de neuf pouces, et long de dix pouces tout compris, estimé cent vingt livres' (coll. part.).
Le Taureau présenté ici se distingue par sa belle patine brune au vernis brun rouge translucide et la précision dans la ciselure ainsi que le rendu des détails.

Un beau relief en ivoire représente le Repos pendant la fuite en Egypte, probablement sculpté dans les Pays-Bas, dans la deuxième moitié du XVIIe siècle dans un beau cadre en bois noirci plaqué d'agate avec le cachet en cire à l'aigle autrichien de la famille au dos. Il est conservé dans la même collection depuis le XIXe siècle, celle de la vicomtesse des Cars, Alexandrine von Lebzeltern (1744-1854), fille du comte Louis-Joseph von Lebzeltern, ancien collaborateur du ministre Autrichien Metternich, à la cour de Russie entre 1816 et 182 (estimation : 30,000 - 50,000 €).

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Beau relief en ivoire représente le Repos pendant la fuite en Egypte, Pays-Bas, seconde moitié du XVIIe siècle. Est. 30,000 - 50,000 €. photo Sotheby's

avec le cachet en cire à l'aigle autrichien de la famille au dos dans un beau cadre en bois noirci plaqué d'agathe et décoré de têtes d'angelots en cuivre doré. Ivoire : 25 x 41 cm, cadre : 46 x 62 cm Ivory : 9 3/4 x 16 1/4 in; frame : 18 x 24 1/2 in.

PROVENANCE: - Comtesse Alexandrine de Lebzeltern (1827-1899), fille de Louis comte de Lebzeltern, vicomtesse des Cars
- Charles vicomte d'Anthenaise (1844-1903), et dans sa descendance jusqu'à nos jours.

NOTE: L'ivoire illustre l'épisode du Repos de Saint Joseph et de la Vierge allaitant son Enfant, lors de leur Fuite en Egypte, les palmiers et la pyramide à l'arrière plan faisant allusion au lieu. L'ange au centre recueille les fruits du palmier dans un panier .
Le traitement des draperies fluides des manteaux et la douceur des visages sont tout à fait caractéristiques du travail d'ivoire des Pays-Bas du milieu du XVIIe siècle. Ce cadre richement décoré d'agathe et de cuivre doré renvoie vers une provenance prestigieuse qu'était la vicomtesse des Cars, Alexandrine von Lebzeltern (1744-1854), fille du comte Louis-Joseph von Lebzeltern, ancien collaborateur du ministre Autrichien Metternich, à la cour de Russie entre 1816 et 1826.

Une spectaculaire colonne commémorative réalisée vers 1830-1840.en cuivre et bronze doré ornée de camées en roche magmatique illustre les Rois et Reines de France. Cette colonne dont l’origine et la destination restent inconnues, est un bel exemple de l'Historicisme naissant à l'époque de Louis-Philippe.
Pour la composition des camées, l'artiste s'est vraisemblablement inspiré du recueil des gravures réalisé entre 1713-1715 par Nicolas Delaunay, orfèvre du Roi, illustrant la série des Médailles des Rois de France. La Monnaie des Médailles, chargée à partir de 1639 de frapper les monnaies, connut son apogée sous la direction de Delaunay, puis déclina lentement au XVIIIème siècle (estimation : 25,000 - 30,000 €).

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Importante colonne en cuivre et bronze doré ornée de camées en roche magmatique illustrant les rois et les reines de France. France, époque Louis-Philippe, vers 1830-1840. Est. 25,000 - 30,000 €. photo Sotheby's

cuivre, bronze doré et roche magmatique, sur un socle en bois à monture en bronze doré. Haut. 148 cm, haut. avec socle 235 cm Height 58 1/4 in; height with pedestal 92 1/2 in.

NOTE : Bien que son origine et sa destination soient inconnues, cette colonne commémorative est un bel exemple - peut-être d'inspiration légitimiste - de l'historicisme naissant à l'époque de Louis-Philippe.
Pour la composition des camées, l'artiste s'est vraisemblablement inspiré du recueil des gravures réalisé entre 1713-1715 par Nicolas Delaunay (1638-1727), orfèvre du Roi, illustrant la série des Médailles des Rois de France comprenant soixante-cinq médailles des rois et reines de France depuis Pharamond en 417 jusqu'à Louis XIV.
La Monnaie des Médailles, chargée à partir de 1639 de frapper les monnaies, connut son apogée sous la direction de Delaunay, puis déclina lentement au XVIIIème siècle sous la direction des descendants de l'architecte Jules-Robert de Cotte, gendre et successeur de Delaunay à la Monnaie des Médailles dès 1724.

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