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Eloge de l'Art par Alain Truong
10 mai 2010

"En regards. Deux collections, une seule passion" @ Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

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Le Frac Aquitaine et le Musée des beaux-arts de Bordeaux croisent leur regard sur leur collection, à l’occasion des nouvelles acquisitions 2009 du Frac Aquitaine.

Ils proposent de nouveaux éclairages sur une sélection de leurs oeuvres : oeuvres anciennes revisitées à la lumière du présent, et oeuvres contemporaines en écho aux oeuvres du passé.
Les 17 nouvelles acquisitions du Frac Aquitaine seront présentées pour la première fois dans leur intégralité, en vis-à-vis de 19 oeuvres du Musée des beaux-arts de différentes époques (du 17e au 20e siècle) et relevant de diverses écoles (française, flamande, italienne, anglaise).

Rétrospectivement, cette exposition fait cohabiter l’oeuvre la plus ancienne, celle de Jan Josephsz Van Goyen (1596-1656) "Le Chêne foudroyé ou La diseuse de bonne aventure" (1638) avec la plus récente, "Faire le mur" (2008), film de Bertille Bak (née en 1983 à Arras), l’artiste la plus jeune de cette exposition.

L’ensemble des oeuvres, anciennes et contemporaines, sont issues de cultures plus généralement européennes (Italie, Grande-Bretagne, Pays-Bas...), parmi lesquelles une importante proportion d’artistes français originaires de Bordeaux (Odilon Redon, Albert Marquet, Paul Antin, Louis Sue, Louis Ferdinand Chaigneau) ou de la région Aquitaine (Robert Wlérick, Anne-Marie Durou, Laurent Le Deunff).

Cette confrontation met en évidence une permanence de thèmes face à une évolution de techniques : les artistes des époques antérieures travaillaient selon des codes définis, sur des supports de bois, puis de toile, et dans des formats et volumes qui ont varié au fil de l’Histoire de la peinture et de la sculpture.

Si aujourd’hui l’usage du support bi-dimensionnel demeure (dessin, tableau), on assiste progressivement à l’éclosion d’oeuvres se détachant du mur, prenant le statut d’installation (Isabelle Cornaro) ou de "dispositif" (Maurice Blaussyld) ; de même la sculpture, autrefois généralement présentée sur un socle (Robert Wlérick), abandonne son piédestal pour être posée directement au sol (Laurent Le Deunff).

En modifiant leurs pratiques, les artistes transforment leur propre vocabulaire en créant un langage formel inédit, qu’ils renouvellent en permanence en inscrivant leur démarche au sein d’une histoire de l’art en train de s’écrire. Leurs préoccupations semblent, à plusieurs siècles de distance, se répondre car si les genres du portrait, du paysage, de la nature morte évoluent, il est toujours question d’interroger la nature humaine à travers ses aléas, au sein d’une destinée personnelle qui peut tendre vers l’universel. La "Diseuse de bonne aventure" qui s’inscrit à l’intérieur du tableau de Jan Josephsz Van Goyen (XVIIe siècle) semble chuchoter les mêmes tourments aux faces grimaçantes de l’oeuvre de Daniel Schlier.

Oeuvres issues de la collection du Frac Aquitaine :
Bertille Bak, Maurice Blaussyld, Marc-Camille Chaimowicz, Isabelle Cornaro, Dewar & Gicquel, Anne-Marie Durou, Jos de Gruyter et Harald Thys, Laurent Le Deunff, Jacques Lizène, Mathieu Mercier, Eric Poitevin, Daniel Schlier
Oeuvres issues de la collection du musée des beaux-arts de Bordeaux :
Paul Antin, Johann Boeckhorst, Pieter Boel, Jean Ferdinand Chaigneau, Cyrille Durand, Ecole de Della Bella, Jean Simeon Chardin, Victor-Gabriel Gilbert, Jan Josephsz van Goyen, Jean Gorin, Auguste Herbin, Albert Marquet, Odilon Redon, Joshua Reynolds, Louis Sue, Etienne Tournes, Robert Wlérick

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Sir Joshua Reynolds, Portrait de Richard Robinson, 1775. Huile sur toile 166 x 137,5 cm. Collection du Musée.

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Laurent Le Deunff, Foyer, 2008. Bois d’essence diverses. 100 x 100 cm. Courtesy Collection Frac Aquitaine, © Laurent Le Deunff.

BORDEAUX.- The Frac Aquitaine and the Bordeaux musée des beaux-arts cross their views of their collections to mark the acquisition of new works by the Frac Aquitaine in 2009. They propose to shed new light on a selection of their works: old works viewed in the light of the present, and contemporary works seen as a reflection of the past. The complete collection of Frac Aquitaine’s 17 new acquisitions is being presented for the first time in contrast with 19 works from the musée des beaux-arts collection from different schools (French, Flemish, Italian, English) and different periods (from the 17th to the 20th century).

Retrospectively, this exhibition brings together the oldest work, by Jan Josephsz Van Goyen (1596-1656), Le Chêne foudroyé, also known as La diseuse de bonne aventure (1638) and the most recent, Faire le mur (2008), a film by Bertille Bak (born in Arras in 1983), the youngest artist in the exhibited.

All the works in the exhibition, whether old or contemporary, come from European countries and cultures (Italy, Great Britain, the Netherlands), with a considerable proportion of French artists from Bordeaux (Odilon Redon, Albert Marquet, Paul Antin, Louis Sue, Louis Ferdinand Chaigneau) and the Aquitaine region (Robert Wlérick, Anne-Marie Durou,Laurent Le Deunff).

This contrasting of old an recent works highlights the permanence of certain themes despite the evolution of techniques: artists from earlier periods worked according to defined codes, on different supports, first wood, then canvas, and in formats and volumes that have varied throughout the history of painting and sculpture. Although two-dimensional supports are still used today (drawings, paintings), we are progressively witnessing the appearance of works that stand out from the wall, described variously as installations (Isabelle Cornaro) or «systems» (Maurice Blaussyld). Similarly, although sculpture was traditionally presented on a pedestal (Robert Wlérick), it is progressively abandoning its pillar in preference for the floor (Laurent Le Deunff).

By modifying their practices, artists transform their own vocabulary, thus creating a new formal language that they constantly renew as their methods are progressively integrated into the ongoing history of art. Seen from a perspective of several centuries, their preoccupations seem to mirror each other because, although the genres portrait, landscape and still life continue to evolve, artists continue to question human nature and all its multifarious forms via a personal destiny that strives to achieve a universal dimension. The fortune-teller in Josephsz Van Goyen’s (17th century) diseuse de bonne aventure seems to whisper the same torments to the grimacing faces of Daniel Schlier’s characters.

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Paul Flandrin, Paysage de Rome, 1874. Huile sur toile 22 cm x 26cm. Collection du Musée

Galerie des beaux-arts  Place du Colonel Raynal  33 000 Bordeaux - Tél. : 33 (0)5 56 96 51 60 - Fax : 33 (0)5 56 10 25 13 - musbxa@mairie-bordeaux.fr

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