Paire de flambeaux. Manufacture de Mennecy. Epoque Louis XV, vers 1760

Paire de flambeaux. Manufacture de Mennecy. Epoque Louis XV, vers 1760. photo courtesy Kohn - Paris

Porcelaine tendre et bronzes dorés. Marque DV (Duché de Villeroy). Haut. : 25 cm - Estimation : 65 000 / 80 000 €

Il n'existe aucun autre exemplaire connu de ce modèle de flambeaux.

PROVENANCE: Collection Me B., Paris

Paire de flambeaux en bronze doré, dont la base en porcelaine tendre est ornée de bouquets de fleurs, rinceaux et feuillages en relief et sertie d'une garniture en bronze doré à décor d'une frise trilobée reposant sur des graines de pavot.

Fûts torsadés de feuillages en bronze doré agrémentés de fleurs en porcelaine tendre et bobèches en bronze doré également feuillagées.

Ils portent au revers du socle la marque D.V. signature de la manufacture de Mennecy, installée sur le Duché de Villeroy.

Sa réalisation est caractéristique des productions de la manufacture de Mennecy en émail plombifère à décor floral.

La manufacture de Villeroy-Mennecy fut fondée en 1735 par François Barbin (1689-1765), fabricant de porcelaine tendre anciennement installé à Paris, sous la protection de Louis François Anne de Neufville, Duc de Villeroy (1685-1766), Capitaine des Gardes du Corps de Louis XV, Pair de France et Maréchal de Camp.

Il s'installa sur les terres du Duché jusqu'en 1748 date à laquelle le Duc de Villeroy décida le réaménagement du Domaine et exigea le départ de la fabrique. Ne pouvant revenir sur Paris, Le Conseil d'Etat, ayant décidé, sur l'influence de Madame de Pompadour, protectrice de Vincennes, l'interdiction d'installer de tout nouvel établissement dans Paris ou ses faubourgs, François Barbin se replia non loin du château de Villeroy, à Mennecy. Associé à Louis Evrard, son gendre et Jean-Baptiste, son fils, il fit prospérer la manufacture en répondant à la demande de la riche clientèle parisienne. 1765 fut une année de grands bouleversements, après la mort de Louis Evrard en 1762, François et Jean-Baptiste disparaissaient à leur tour à quelques mois d'intervalle. La veuve de Jean-Baptiste décida alors de vendre la manufacture à Symphorien

Jacques et Joseph Jullien installés à Sceaux. Mennecy continua alors de produire des pièces en blanc qui furent ensuite envoyées à Bourg-la-Reine pour la réalisation du décor. En 1773, Mennecy cessa toute activité.

Villeroy-Mennecy fut au XVIIIe siècle, une manufacture exclusivement de porcelaine tendre, tout comme Chantilly ou Saint-Cloud. Chaque fabrique avait sa recette de réalisation de la pâte tendre, ce qui permet d'identifier les centres. La couleur de la pâte de Mennecy est légèrement ivoirine « beurrée » ; celle de Saint-Cloud, plus verdâtre, celle de Chantilly grisée et celle de Vincennes, d'un blanc pur.

Le registre décoratif fut varié et de haute qualité. Côtoyant les scènes galantes ou historiées, les décors floraux furent une constante à Mennecy. « Ils ont d'ailleurs une touche très personnelle : les fleurs sont peintes au naturel et le trait préparatoire est toujours dans le coloris de la fleur. Seules les tiges et les fleurs sont cernées de manganèse. Le bouquet n'est jamais statique : il épouse la forme sur laquelle il est peint et les légers jetés de fleurs éparses sont là pour cacher les petites imperfections sur la couverte ».

Comme pour l'ensemble des manufactures de pâtes tendres, la prédominance va aux petits objets : petits pots-pourris, moutardiers, pots à onguents, pots à crème, pots à poudre ou à pommades, vases, rafraîchissoirs, figurines, animaux divers dans la lignée de Meissen, magots à l'imitation de la Chine ou tabatières.

Kohn - Paris. Vente du Mercredi 17 novembre 2010. Drouot Richelieu - Salle 5 - 9, rue Drouot - 75009 Paris. Pour tous renseignements, veuillez contacter la maison de ventes au +33 (0) 1 44 18 73 00