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Eloge de l'Art par Alain Truong
5 décembre 2010

Superbe Croix de procession limousine @ Delorme et Colin du Bocage

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Superbe Croix de procession limousine. photo Delorme et Colin du Bocage

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Christ d"applique en émail champlevé et doré sur cuivre. Limoges, XIIIe siècle.  photo Delorme et Colin du Bocage

Haut. : 17 cm

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Croix en cuivre gravé et doré. Limoges, XVe siècle. photo Delorme et Colin du Bocage

avec la représentation du Tétrarphe (les quatre symboles des Évangélistes : l'aigle de Saint jean, le lion de Saint Marc, le taureau de Saint Luc, l'ange de Saint Mathieu et l'Agneau mystique au centre. Haut. : 83 cm - Larg. :50 cm

Estimation : 20000/30000€

Provenance: Sotheby's

Delorme & Collin du Bocage. VENDREDI 10 DéCEMBRE à 14 H 00.. Drouot - salle 4  9, rue drouot 75009 Paris.  Email :  info@parisencheres.com

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Commentaires
I
Dans les tableaux anciens représentant le Christ, comme sur les crucifix anciens, la tête du Christ est toujours penchée ainsi sur la clavicule, mi-flexion, mi-torsion.<br /> Autrefois c’était toujours à droite, puisque, selon la tradition, il aurait regardé vers l’ouest en mourant.<br /> Dans des tableaux plus récents, ça peut parfois être à gauche. Toujours est-il que ce sont les chirurgiens qui ont décrété que ce n’était pas une position normale pour un cadavre attaché par les mains et depuis, on représente le Christ avec la tête qui penche vers l’avant.<br /> <br /> Mais si les artistes du Moyen-Age ont représenté la scène avec la tête inclinée et en même temps avec un mouvement de torsion, c’est-à-dire couchée sur la clavicule, c’est parce que dans le christianisme de cette époque-là, on se souvenait encore que ce mouvement avait une grande valeur mystique, c’est-à-dire de grandes possibilités d’aider à faire naître la pensée rythmée que l’on appelait alors prières ou litanies, aider à la répétition des prières et des litanies sur un rythme bien régulier et très conscient.<br /> <br /> Inclinaison du chœur sur la nef, dans certaines églises et cathédrales.<br /> Vous remarquerez également que certains édifices du culte, les églises gothiques par exemple ou même des cathédrales gothiques, voire de petites églises romanes de campagne beaucoup plus anciennes, ont le chœur qui est incliné sur la nef. <br /> A Quimper, par exemple, c’est parfaitement criard.<br /> A Saint-Malo, si on est bien au milieu des marches à l’entrée de la cathédrale, on remarque la même chose avec un peu d’attention. <br /> Et par exemple, à Monteton, petit village en Dordogne où il y a une église romane, sur la porte d’entrée figure l’explication de cette légère inclinaison sur laquelle on attire votre attention : pour rappeler l’inclinaison de la tête du Christ sur la croix.<br /> <br /> Si on a marqué ce mouvement jusque dans les édifices du culte à une certaine époque, c’est qu’on se souvenait très bien qu’il était extrêmement important du point de vue mystique.<br /> Jusqu’à la fin du Moyen-Age, on pratiquait des danses comme celles des girations et aussi des exercices de balancements de tête et du corps dans les églises.<br /> Les chrétiens coptes se balancent d’ailleurs encore en priant.<br /> Par conséquent, cette position du Christ sur les tableaux et les crucifix anciens, et cette inclinaison de la nef sur le chœur, indiquent qu’on savait très bien que ce mouvement de tête était une chose très importante pour le développement spirituel.
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