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Eloge de l'Art par Alain Truong
2 mars 2011

Victoire de Castellane, "Fleurs d'excès" @ Gagosian Gallery Paris

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Victoire de Castellane, Opiom Velourosa Purpa, 2010. Lacquered silver, white gold, rubies, diamonds, rhyolite.. Necklace: 7 1/2 x 7 1/2 inches (19 x 19 cm). With base: 5 x 8 3/4 x 8 1/2 inches (13 x 22 x 21.5 cm)

«Je commence toujours par un univers, par un récit, jamais par les matériaux. Mes histoires sont inspirées par tout ce que j’observe et vis – la rébellion, l’amour, la sexualité, le plaisir, la violence, la protection, la psychanalyse et par mon goût pour les contes de fée.» --Victoire de Castellane

Gagosian Gallery de Paris est heureux de présenter une exposition d’objets précieux conçus par Victoire de Castellane.

Les collections de Victoire de Castellane pour Dior ont redéfini et revitalisé la haute joaillerie pour une nouvelle génération. Pour le projet ‘Fleurs d’excès’, elle est allée plus loin encore pour créer une œuvre qui évoque les obsessions joaillères de temps révolus tels que le rossignol mécanique des fables de Hans Christian Andersen, les Œufs Fabergé, ou encore les bestiaires d’animaux mythiques ou réels. Chacune de ces pièces complexes et hybrides contient un élément amovible; elle peut donc être exposée comme «un bijou au repos, en attente d’être porté.»

Indifférente aux conventions, passionnée par l’histoire, stimulée par les défis technologiques, Victoire de Castellane puise ses idées dans un imaginaire exubérant, alimenté par des sources aussi diverses que l’élan vital de la nature ou les artifices merveilleux du Technicolor. Des Frères Grimm à Walt Disney, des icônes voluptueuses d’Hollywood aux personnages des mangas, de la culture pop pétillante aux abîmes de l’inconscient, le spectre de ses inspirations couvre un large champ. Il n’est ainsi pas étonnant que le résultat soit stupéfiant, brouillant les frontières entre le réel et l’artificiel, se jouant du beau et du grotesque, glissant du subtil à l’excessivement baroque. Formes provocantes, messages énigmatiques : Victoire de Castellane crée de pervers trésors, en adéquation avec notre époque.

Les substances hallucinogènes, et leur promesse de voyage mental, ont inspiré et fasciné les artistes à travers les âges et le monde. Les fleurs de Victoire de Castellane sont enivrantes, mais aussi dangereuses par le poison qu’elles secrètent. Elles incarnent ici la femme «sous influence», dans toute sa splendeur romantique, tourmentée, irrésistible, dans un compendium de spécimens fantasmagoriques, dotés de fausses appellations scientifiques Heroïna Romanticam Dolorosa et la Crystalucinae Metha Agressiva.

Victoire de Castellane travaille les matériaux comme personne ne l’a fait avant elle et choisit les pierres précieuses pour leur beauté et forme atypiques autant que pour les liens qu’elles sont susceptibles d’entretenir avec sa démarche narrative. Elle les préfère brutes et non taillées, telles qu’elles apparaissent dans la nature. Montées sur de l’argent, fidèlement à la tradition, elles sont ensuite recouvertes d’une laque rendant l’aspect et la couleur de la monture: d’un rose brillant et opaque comme le plastique ou le chewing gum (Acidae Lili Pervertus); d’un vert-doré irisé qui évoque les ailes d’un scarabée (Cana Bisextem Now) ; à un pourpre intense et mat, tel du pigment pur (Opiom Velourosa Purpra). Des pierres dures comme le jaspe, la rhyolite, l’agate, du bois fossilisé, et de la chalcopyrite sont alors sculptés comme bases individuelles qui supportent et soulignent l’essence hallucinatoire (si ce n’est hallucinogène) de chaque pièce.

Victoire de Castellane vit et travaille à Paris. A cinq ans, elle s’essaie à la conception d’un bijou, et cet élan initial ne restera pas sans suite; bien que fondamentalement autodidacte elle dessinera les bijoux fantaisie chez Chanel durant quatorze ans avant de rejoindre en 1998 la maison Dior pour devenir la première Directrice Artistique de leur nouveau département joaillerie. Sa première exposition «Belladone Island» a eu lieu en 2007 dans la Salle des Nymphéas à l’Orangerie.

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Victoire de Castellane, Amanita Satana Diabolus, 2010. Lacquered silver, white gold, yellow gold, opals, colored sapphires, mandarin garnets, spinels, diamonds, petrified wood.Necklace: 10 1/4 x 6 1/4 inches (25.8 x 16 cm).With base: 5 x 12 1/4 x 8 1/4 inches (12.5 cm x 31 x 21 cm)

I start with a story, a world, never with the material. I find my stories in everything I observe and experience -- rebellion, love, sexuality, pleasure, violence, protection, psychoanalysis, and my taste for fairy tales… --Victoire de Castellane

Gagosian Gallery Paris is pleased to announce an exhibition of unique precious objects by Victoire de Castellane.

De Castellane’s highly original collections for Dior have redefined and revivified haute joaillerie for a new generation. With Fleurs d’excès, she has gone further to create ten works that recall the jeweled obsessions of times past, such as the mechanical nightingale of Hans Christian Andersen’s children’s tale, Fabergé eggs, and the fabulous “bestiaries” of animals real and mythic. De Castellane’s intricately made hybrids each contain a wearable element, becoming “jewelry at rest, waiting to be worn.”

Indifferent to convention though passionate about history and technical challenge, de Castellane’s ideas are driven by an exuberant imagination, deriving from sources as diverse as the élan vital of the natural world and the synthetic wonders of Technicolor; the Brothers Grimm and Walt Disney; voluptuous Hollywood screen idols and manga characters; the trash and fizz of pop culture and the darkest depths of the subconscious. The astonishing results blur the distinctions between the real and the artificial, the beautiful and the grotesque, the subtle and the excessively baroque. Provocative in form and content, de Castellane has created perverse treasures for the times in which we live.

Hallucinatory drugs and their promise of mind-expansion have fascinated and inspired artists the world over. De Castellane’s flowers are intoxicating, but also dangerous because of the poisons that they secrete. Here they personify the Romantic idea of women “under the influence” in a compendium of phantasmagorical specimens with faux-classificatory names, such as Heroïna Romanticam Dolorosa and Crystalucinae Metha Agressiva.

De Castellane uses materials like no one before her, choosing precious stones for their unorthodox beauty and form, as well as how they relate to specific narratives. She prefers them rough or free-shaped, as they occur in nature. Mountings cast in solid silver, according to classical tradition, are disguised using a lacquering technique that renders them in alien hues and textures, from shiny opaque pink, like plastic or bubblegum (Acidae Lili Pervertus) to iridescent green-gold that evokes the shimmering depths of a beetle’s wing (Cana Bisextem Now), to dense matte scarlet, like powdered pigment (Opiom Velourosa Purpra). Finally, strikingly patterned and mottled hard stones like jasper, rhyolite, agate, petrified wood, and chalcopyrite are sculpted into solid bases or hollow containers to underscore the nature of the object that each supports.

Victoire de Castellane lives and works in Paris. Essentially self-taught -- she attempted to make her first piece of jewelry at the age of five -- she designed costume jewelry for Chanel for fourteen years. In 1998 she joined Dior as the first Creative Director of their new jewelry department, a role she continues to this day. Her first exhibition “Belladone Island” took place in Monet’s Waterlily room at L’Orangerie, Paris in 2007.

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Victoire de Castellane, AmanitaSatana Diabolus, 2010 (detail). Lacquered silver, white gold, yellow gold, opals, colored sapphires, mandarin garnets, spinels, diamonds, petrified wood.Necklace: 10 1/4 x 6 1/4 inches (25.8 x 16 cm).With base: 5 x 12 1/4 x 8 1/4 inches (12.5 cm x 31 x 21 cm)

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