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Eloge de l'Art par Alain Truong
22 juin 2011

Maîtres anciens @ Audap & Mirabaud - Paris

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Jean-Baptiste Oudry (Paris 1686 - Beauvais 1755) et atelier. « Nature-morte aux instruments de musique et au singe ». Photo Audap & Mirabaud - Paris via Internechères

Toile transposée sur toile, 84 x 126 cm (Restaurations anciennes) - Estimation : 15000/20000€

Provenance : - Vente anonyme, Londres, Sotheby's, 17 mai 1961, n°84 (par Jean-Baptiste Oudry).
- Vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot, 6 mai 1963, n°140 (atelier de Jean-Baptiste Oudry, repr.).

Bibliographie : - Hal Opperman, Jean-Baptiste Oudry, New York et Londres, Garland Publishing, 1977, vol. 1, pp. 533-534, cat. N° P.460
- Hal Opperman, catalogue de l'exposition J.-B. Oudry 1686-1755, Paris, Grand Palais, 1982-1983, cité dans les œuvres en rapport du n° 33, p. 87.

Note: Les instruments de musique et le singe dérivent d'une composition d'Oudry datée de 1719 et représentant l'Air dans la série des Quatre Éléments (Stockholm, château royal). Ces éléments se retrouvent également dans une composition datée de 1722 figurant l'Europe dans la série des Quatre Continents (localisation actuelle inconnue). Le groupe des instruments de musique apparaît dans plusieurs tableaux :
- Nature morte avec une musette et un violon, toile de forme ovale, 87,5 x 65,5 cm, signée et datée 1725, conservée au Toledo Museum of Art à Toledo,
- Nature morte posée sur un rebord devant un paysage, toile, 65 x 80 cm, collection particulière,
- Nature morte devant une colonne, toile, 86 x 67 cm, le paysage du fonds n'est pas terminé, conservée à la Manufacture de Porcelaine de Sèvres.

Et aussi :
- Instruments de musique avec un singe soufflant des bulles, toile, 98 x 88 cm, faisant partie d'un groupe de tableaux décoratifs commandés à Oudry par Louis Fagon pour le château de Voré, actuellement dans une collection particulière,
- Réplique de l'allégorie de l'Air, toile, 146 x 114, considéré comme de l'atelier de Oudry, dans le marché de l'art en 1974 (vente Paris, Palais Galliera, 7 juin 1974, n° 27 repr.)
- Nature morte aux instruments de musique entourée d'un grand nombre d'animaux, toile cintrée, 240 x 145 cm, passé en vente en 1890.

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Johann Adalbert Angermayer (Bilin 1674-Prague 1740). "Pinson des arbres" et "Roitelet dans des paysages". Photo Audap & Mirabaud - Paris via Internechères

Paire de métaux, préparés. 16,5 x 13 cm Au dos, certificat d'authenticité en polonais (?)du 6/XI/1931 par D.V.V.Str.. Estimation : 10000/12000€

Note: C'est à Prague que fit carrière Johann Byss, peintre suisse de fleurs et de natures mortes qui assura la formation de Johann-Adalbert Angermeyer. Membre de la guilde de cette ville en 1725, celui-ci y fut l'artiste le plus connu dans son genre. Héritier des peintres de natures mortes de sous-bois hollandais, il peint avec minutie des petits tableaux de fleurs et d'oiseaux, s'attachant à représenter avec exactitude des détails comme ici les deux insectes au pied de la souche du roitelet ou le papillon à côté du pinson. Jouant volontiers avec la matière pour mieux décrire la réalité (ici celle des yeux ou des plumes), il travaille souvent sur cuivre dans des formats analogues à ceux de cette paire.

On peut citer une Nature-morte de sous-bois avec une grive sur une branche, un lézard, un papillon et deux grenouilles passée en vente en 2006 (Christie's, Londres, 8 décembre 2006, n° 117, repr. , Cu, 21 x 15 cm).

NDB: Notons également une huile sur cuivre Nature morte à l'oiselet, 6,7 x 4,9 in. / 17 x 12,5 cm, passée en vente chez Koller Auktionen AG, 24 mars 2006 reproduite ci-dessous.

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Johann Adalbert Angermayer, "Stilleben mit kleinem Vogel" , oil on copper, 6,7 x 4,9 in. / 17 x 12,5 cm. Koller Auktionen AG: Friday, March 24, 2006

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Alonso Sanchez Coello (vers 1531-1588/1590). Attribué à. « Portrait de l'infante Catalina Micaela (1567-1597) ». Photo Audap & Mirabaud - Paris via Internechères

Miniature sur carton ovale. 7 x 5 cm (Restaurations) -Estimation : 8000/10000€

Note: Inédit, notre portrait en miniature est à rapprocher du genre des naipes (carte à jouer) connu à la cour d'Espagne dans la deuxième moitié du XVIème siècle. Comme l'explique Véronique Gérard-Powell, ces naipes sont « ces portraits de petit format peints à l'huile à l'origine sur une carte à jouer ou sur un carton de même type sur lequel était collé un velin » (voir Véronique Gérard-Powell et Claudie Ressort, Département des Peintures, Louvre, Écoles espagnole et portugaise, Paris, 2002, p. 137). Cette technique d'huile apposée la plupart du temps directement sur la carte est caractéristique de la peinture espagnole. 

Probablement destinée à être ensuite insérée dans un médaillon par un joaillier, la miniature, comme l'illustre notre portrait de forme ovale, était parfois découpée et perdait son format originel de carte à jouer.

D'origine anglaise, la pratique de ces miniatures en Espagne est encore peu étudiée (voir l'unique ouvrage de référence en la matière : cat. exp., Suzanne L. Stratton, sous la direction de, The Spanish Golden Age in Miniature, Portraits from the Rosenbach Museum & Library, The Spanish Institute, New-York, 1988), mais l'on sait que Antonio Moro (1520-1576) comme Sofonisba Anguissola (1532-1625) s'y sont exercés à la cour.

D'un point de vue stylistique, notre portrait doit être rapproché du groupe de quatre miniatures (deux portraits de femme et deux portraits d'homme) attribuées à Sanchez Coello conservées au musée du Louvre et provenant de la collection Charles Sauvageot. Exceptés le support sur carton (cette fois, dans le format rectangulaire et originel de la carte à jouer), la proximité des dimensions (chaque miniature mesure 6  x  4,2 cm) et le même fond chocolat foncé, ce sont le rendu de la fraise, le cerne du dessin tout comme la justesse des ombres qui nous invitent à y voir la même main.

De plus, signalons un autre portrait, qui présente ces mêmes caractéristiques stylistiques, à ajouter à ce corpus, aujourd'hui non localisé mais ayant figuré à la vente anonyme à New-York, 7 octobre 1995 (Sotheby's), n° 163, et décrit comme Portrait de dame noble, attribué à Alonso Sanchez Coello, parchemin ou papier, 5,7 x 4,4 cm.

L'identification avec l'infante Catalina Micaela s'appuie notamment sur deux comparaisons : une première avec son portrait vers l'âge de 8 ans dans le double portrait par Alonso Sanchez Coello la représentant avec sa soeur Isabel Clara Eugenia (toile, 135 x 149 cm, Museo del Prado, vers 1575), une seconde avec son portrait vers 1585 à l'âge de 18 ans, par un artiste anonyme conservé au Monastère de l'Escorial (repr. in cat. exp., Alfonso E. Perez Sanchez, sous la direction de, Alonso Sanchez Coello y el retrato en la corte de Felipe II, Madrid, 1990, fig. 62, p. 98). Dans ces deux portraits, nous retrouvons, comme dans notre miniature, les caractéristiques physiques de l'infante, son nez légèrement fort, ses yeux un peu lourds, sa bouche pulpeuse, traits qui sont davantage idéalisés dans son somptueux portrait de Sanchez Coello conservé au Museo del Prado (toile, 111 x 91 cm, vers 1584). Représentant une adolescente, entre l'enfant du double portrait et celui de la jeune femme de l'Escorial, notre miniature peut être datée des années 1580 et témoigne ainsi de la complexion de l'infante vers l'âge de 13 ans.

Nous remercions Mme Véronique Gérard-Powel qui nous a aidés dans la description et l'attribution de ce tableau.

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P. Paillou  (actif vers 1745). Attribué à. « Nature morte aux perdrix rouges et grises, cailles et bécassines près d'un panier de raisins et de pêches dans un paysage ». Photo Audap & Mirabaud - Paris via Internechères

Toile, 65 x 81,5 cm. (Restaurations anciennes). Sans cadre. Estimation : 4000/6000€

Note: Nous ne connaissons qu'une seule œuvre de cet artiste inconnu : Gibier et attribut de chasse, toile, 91 x 115 cm, signée et datée 1745, collection Marcus en 1976 (cf. Michel et Fabrice Faré, La vie silencieuse en France, La Nature morte au XVIIIe siècle, Fribourg, 1976, p. 142, fig. 221).

Nous retrouvons la même disposition dans la composition étagée sur plusieurs plans dans un paysage et le même réalisme du traitement du plumage des oiseaux et du raisin qui révèle l'influence de Jean-Baptiste Oudry.

Audap & Mirabaud - Paris. Mercredi 22 juin 2011. DROUOT RICHELIEU - salle 3, 75009 PARIS  Tél. : 01.53.30.90.30 - Fax : 01.53.30.90.31 - Email : contact@audap-mirabaud.com

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