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Eloge de l'Art par Alain Truong
8 novembre 2010

Cabinet aux pierres dures. Florence, Première moitié du XVIIe siècle

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Cabinet aux pierres dures. Florence, Première moitié du XVIIe siècle. photo courtesy Kohn - Paris

Bâti en sapin, placage d'ébène et de bois noirci, ivoire et filets, lapis-lazuli, agate, jaspe, porphyre, vert antique, marbre byzantin et bronzes dorés. H. 171, 5 cm, L. 118 cm, P. 46 cm

PROVENANCE: Collection particulière, France

NOTE: La façade présente des lignes architecturales élaborées, scandée au registre principal par six colonnes à chapiteau corinthien délimitant des niches cintrées à doubles colonnes encadrant un flambeau doré sous un entablement de lapis-lazuli souligné par des vases. Le théâtre central présente une triple niche sous un tympan incrusté d'agate, de lapis-lazuli, de jaspe, de porphyre, de marbre byzantin, d'ivoire assemblés en motifs quadrilobés et circulaires.

Au sommet, une galerie de balustres rythmée de six pots-à-feu surplombe l'ensemble. Au-dessus et au-dessous du registre central, on retrouve une fine rangée de pierres dures aux motifs géométriques ainsi qu'un autre rang de pierres dures formant d'harmonieux rectangles centrés du même fleuron quadrilobé. Une suite de balustres blancs de plus petites tailles s'intercalent entre les deux registres de pierres dures de la partie haute.

Les capacités de rangement du cabinet sont négligeables par rapport à sa taille : elles se limitent à deux fins tiroirs dans la base.
Le plateau du piètement, à décrochement dans les angles est scandé par six entablements montrant trois nuances d'agate.
Les pieds portiques sont masqués à l'avant par deux belles figures de putti en bois doré d'époque XVIIe siècle reposant sur une plinthe ancienne, d'époque probablement postérieure.

Ferdinand Ier de Médicis créa un atelier spécialisé en 1599 à Florence : l'Opificio delle Pietre dure (Office des pierres dures). Il pensait que cette spécialité florentine et invention des Médicis était « più ingenioso artificio » (une technique plus ingénieuse) que la mosaïque. Plus qu'à la mosaïque, qui utilise des tesselles fixées par un mortier, l'ancienne technique romaine de l'incrustation de pierres semi-précieuses et de marbres ressemble à l'intarsia, chaque pièce étant découpée pour s'adapter parfaitement sur un fond préparé.

Au début du XVIIe siècle, la réputation du « travail florentin » était sans égale dans le domaine des cabinets à décor de pierres dures. Des artisans très spécialisés assuraient les différents stades du travail : les prospecteurs testaient la qualité des pierres, les tailleurs mettaient en valeur la veine et les transparences des matériaux, les sculpteurs ajustaient précisément au biseau la pierre taillée et la fixaient sur une base préparée avec un mélange de résine, cire, gypse et térébenthine. Enfin les « commettitori » plaçaient l'ensemble sur un fond, généralement en marbre blanc ou noir puis les polisseurs apportaient la dernière touche. Il est donc bien difficile d'attribuer telle pièce à un artiste ou un atelier, tant le travail était divisé.

Kohn - Paris. Vente du Mercredi 17 novembre 2010. Drouot Richelieu - Salle 5 - 9, rue Drouot - 75009 Paris. Pour tous renseignements, veuillez contacter la maison de ventes au +33 (0) 1 44 18 73 00

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